La Grande Guerre

Les maladies liées à la Grande Guerre

Des invités indésirables

Au début du conflit, l'État-major français et l'État-major allemand sont persuadés que ce nouveau conflit franco-allemand sera de courte durée. Aussi, rien n'est prévu pour s'installer durablement. Fin novembre 1914, après avoir été repoussées, les troupes allemandes se fixent et s'installent dans des tranchées quasi inexpugnables à l'époque. Malgré tout, les troupes françaises se lancent dans des attaques vouées à l'échec occasionnant des milliers de morts. Selon la zone de combat, une partie de ces morts ne peut pas être récupérée. C'est notamment le cas du no man's land. Avec le temps, ces morts deviennent des cadavres en décomposition qui attirent une multitude d'animaux carnassiers ainsi que des millions de bactéries et de virus. Le manque d'eau, de nourriture et d'hygiène n'aide pas les soldats des tranchées à résister aux maladies. En plus, très peu de soldats sont vaccinés avant d'être envoyés sur le front. C'est ainsi que des centaines de milliers de soldats des deux camps tombent malades. Certaines maladies provoquent même la mort.

La liste non exhaustive des maladies des tranchées

  • L'héméralopie des tranchées

Cette pathologie se manifeste par un affaiblissement anormal de la vision crépusculaire et nocturne. Cette déficience est plus importante chez les soldats myopes. L'origine de cette maladie est une carence en vitamine A. Pour traiter cette affection, l'alimentation du soldat est complétée avec de l’huile de foie de morue, aliment très riche en vitamine A.

Symptômes :

  • Cécité crépusculaire ;
  • Cécité nocturne.
  • L'ictère spitochétosique

Cette maladie est liée à un mauvais fonctionnement du foie qui entraîne une augmentation des concentrations de bilirubine dans le sang. L'ictère se voit généralement à l'oeil nu, avec la lumière du jour, sur la peau et le blanc des yeux. Un très fort ictère peut provoquer des démangeaisons de la peau. Elle peut provenir de la consommation d'une eau insalubre ou d'un abus d'alcool.

Symptômes :

  • Coloration jaunâtre de la peau ;
  • Coloration jaunâtre du blanc de l'oeil.
  • La bouche des tranchées

Cette infection est une gingivite aggravée par la combinaison de deux bactéries qui se développent dans la bouche suite à un affaiblissement du système immunitaire. Une mauvaise hygiène bucco-dentaire, une mauvaise nutrition, la consommation de tabac et les débris de nourriture peuvent aboutir à la formation de plaies sur les gencives. Ces plaies provoquent alors un oedème, des saignements dans la bouche et forcément une mauvaise haleine. Les gencives sont grises et parfois déformées. Les papilles s’aplatissent et comportent des tissus morts. Pour les soldats atteints de cette infection, il devient très difficile de manger ou d'avaler en raison des douleurs. Si l'os est endommagé, la chute de dents est inévitable.

Symptômes :

  • Oedème ;
  • Saignements dans la bouche ;
  • Gencives grisâtres ;
  • Mauvaise haleine.
  • La bronchite aiguë

Cette maladie est caractérisée par une inflammation aiguë des bronches et des bronchioles. Elle est souvent en rapport avec une infection virale - dans 80 % des cas - ou une infection bactérienne - dans 20 % des cas - et avec le rejet de sang lors de toux à répétition. Elle est souvent le résultat de la respiration de fumée de tabac, de poussière ou d'autres polluants de l'air. Une bronchite aiguë non soignée peut se transformer en pneumonie aiguë et entraîner l'hospitalisation.

Symptômes :

  • Fatigue ;
  • Douleurs musculaires ;
  • Toux et expectorations ;
  • Douleurs thoraciques.
  • La constipation des tranchées

Elle survient surtout en hiver lorsque le régime alimentaire change vu le manque de fruits et de légumes frais. Pendant cette période, l'alimentation est composée majoritairement de légumes secs et de riz, ce qui entraîne chez la plupart des soldats une constipation plus ou moins longue.

Symptômes :

  • Difficulté d'évacuation des selles ;
  • Crampes intestinales.
  • La diarrhée des tranchées

Cette maladie apparaît lorsque le froid et la fatigue gagnent les soldats. Elle s'accentue avec l'ingestion des plats carnés pas assez réchauffés. Si elle est traitée rapidement, elle disparaît en quelques jours.

Symptômes :

  • Selles molles et fréquentes ;
  • Douleurs intestinales.
  • La dysentrie

Cette maladie infectieuse est provoquée par l'ingestion de liquides, tels que l'eau souillée, ou d'aliments mal nettoyés contenant des micro-organismes attaquant les intestins. La dysenterie attaque le colon et se caractérise principalement par des diarrhées souvent mêlées de sang ou de glaires et accompagnées de fortes crampes abdominales.

Symptômes :

  • Diarrhée avec présence de sang ;
  • Douleurs abdominales ;
  • Maux de tête ;
  • Perte d'appétit ;
  • Perte de poids ;
  • Grosses fatigues.
  • La fièvre des tranchées

Cette maladie infectieuse est due à la transmission d'une bactérie par les déjections des poux, qui pénètrent dans l'organisme humain par le biais des abrasions de la peau. Après une incubation de 7 à 14 jours, elle provoque une forte fièvre, allant jusqu'à 40°, accompagnée de douleurs articulaires. Cette fièvre tombe au bout de 2 jours pour remonter après 4 jours. Ces épisodes se répètent durant 30 à 45 jours. Certains patients présentent des éruptions de type musculaire. D'autres présentent une augmentation du volume de la rate et l'apparition de ganglions anormaux. Bien que la guérison soit habituellement totale après 2 mois, des rechutes peuvent apparaître durant plusieurs mois.

Symptômes :

  • Fièvre ;
  • Douleurs articulaires ;
  • Éruptions cutanées.
  • La fièvre typhoïde

Cette maladie est une infection bactérienne transmissible, habituellement provoquée par la salmonelle, que l'on trouve dans le lait, la nourriture ou l'eau contaminée. Dans les tranchées, cette maladie s'attrape par l'ingestion de viandes peu cuites et de boissons ou aliments souillés par les selles d'une personne infectée ou malade. Quarante-huit heures après la contamination survient une fièvre qui augmente progressivement atteignant 40 °C accompagnée de possible céphalée, asthénie, anorexie, insomnie. Cet épisode dure entre 8 et 15 jours, durant lesquels il y a une multiplication des salmonelles qui provoquent des ulcérations responsables d'hémorragies et de perforations digestives. C'est pourquoi le patient est prostré. Cette prostration peut aller jusqu'à la torpeur. Cette phase est responsable des complications qui peuvent entraîner le décès dans 30 % des cas en l'absence de traitement. Après la grippe espagnole, cette fièvre est la deuxième maladie infectieuse la plus meurtrière durant le conflit. Apparue dès les premières semaines de guerre, l'épidémie atteint un pic en décembre 1914 où 14 000 cas sont recensés. Sur les 125 000 cas enregistrés par l'armée française entre 1914 et 1918, 45 000 sont survenus en 1914 et 64 000 en 1915. Sur ces 125 000 cas, 15 000 soldats sont décédés.

La fièvre typhoïde
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La fièvre typhoïde
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La fièvre des tranchées
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La fièvre des tranchées
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Symptômes :

  • Fièvre ;
  • Maux de tête ;
  • Insomnies ;
  • Perte d'appétit ;
  • Nausées ;
  • Diarrhée ou constipation ;
  • Éruptions cutanées.
  • La gangrène gazeuse

Cette pathologie est une infection sévère qui touche tous les tissus, la gangrène gazeuse est due à la prolifération de bactéries anaérobies. Ces bactéries s'infiltrent par les plaies causées par les éclats d'obus, de grenades ou de balles de mitrailleuses. Ces lésions profondes sont contaminées par les bactéries qui vont produire des gaz. La gangrène gazeuse se développe plus spécifiquement dans les blessures des membres inférieurs. Un traitement approprié peut, dans nombre de cas, prévenir son développement et dans d'autres enrayer sa marche. Lorsque la gangrène gazeuse est confirmée, il faut désinfecter le foyer initial, et recourir à l'amputation lorsque le membre est pris dans toute son épaisseur. Cette pathologie entraîne l'amputation ou la mort dans bien des cas.

Les ravages de la gangrène
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Symptômes :

  • Fièvre ;
  • Frissons ;
  • Fatigue ;
  • Perte d'appétit ;
  • Chute de la tension artérielle.
  • La grippe espagnole

Dès le mois de février 1916, un virus inconnu (appelé virus père) est constaté sur des Annamites, venus d'Asie, servant en France. Les premiers symptômes sont une violente pneumonie accompagnée d'une forte fièvre. Bien souvent, le patient meurt après quelques jours. À cette époque, ce sont principalement les immigrés venus combattre ou travaille en France qui sont les victimes de ce virus mortel. C'est pourquoi les médecins français pensent qu'il s'agit d'un virus exotique, alors qu'en réalité il s'agit du manque d'hygiène et des mauvaises conditions de logement qui sont imposés aux immigrés qui arrivent en masse. À partir du mois d'avril 1918, la grippe arrive en France. La conjonction des deux maux et la mutation du virus père va faire des ravages sous le nom de "grippe espagnole" par référence à l'épidémie de 1889 qui avait fait plus de 200 000 victimes en Espagne. Ni les médecins alliés ni ceux de la Triplice ne trouvent de remède efficace pour stopper ce fléau. Le virus se propage très rapidement et passe les frontières sans s'occuper du camp dans lequel il contamine et tue des milliers de personnes. Entre 1918 et 1919, une personne sur trois est touchée par la grippe espagnole dans le monde ! Parmi toutes ces personnes, 2 à 4 % décèdent dans l'année. Pour la première fois en quatre ans, un nouveau sujet évince la guerre des conversations quotidiennes. Étonnement, les soldats du front sont moins touchés que les gens de l'arrière. La présence de ce virus hante tous les soldats du front qui craignent pour leur famille gagnée par ce fléau. Au total et sans véritable chiffres précis vu les censures et le manque d'informations de l'époque, le virus a fait plusieurs millions de victimes dont principalement les 20-40 ans qui ne sont pas immunisés contre les virus de type H1. Ce qui est sûr, c'est qu'il affaiblit considérablement les deux camps sur le front ouest et tué des gens sur tous les continents, même en Australie. Officiellement, cette pandémie s'achève à l'été 1919 sans raison précise et sans remède. Ce virus, une souche du H1N1, ne sera identifié qu'à la fin du XXe siècle !

Les ravages de la grippe espagnole
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Les ravages de la grippe espagnole
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Symptômes :

  • Céphalées ;
  • Courbatures ;
  • Fatigue ;
  • Fièvre ;
  • Toux ;
  • Difficultés respiratoires.
  • La grippe infectieuse

Cette maladie est une infection respiratoire virale contagieuse qui touche de nombreux soldats. Ce virus, qui favorise les températures froides, pénètre son hôte par voie respiratoire.

Symptômes :

  • Fièvre ;
  • Douleurs musculaires ;
  • Maux de tête ;
  • Toux sèche ;
  • Gorge irritée ;
  • Difficultés respiratoires.
  • La main des tranchées

Cette maladie attaque les extrémités de la main. La deuxième et la troisième phalange se momifient. Cette maladie est observée dès février 1917.

Symptômes :

  • Oedème sur le dos de la main ;
  • Incurvation des doigts ;
  • Ongles cassants ;
  • Troubles sensitifs de la main ;
  • Troubles vasculaires de la main.
  • La méningite

Cette maladie est une infection des enveloppes du cerveau et de la moelle épinière causées par des bactéries ou des virus. La méningite bactérienne est la plus sévère. Elle apparaît comme une maladie grave qui a des répercussions importantes sur l’état général. En l’absence de traitement, elles peuvent évoluer très rapidement et conduire au décès.

Symptômes :

  • Fièvre élevée ;
  • Maux de tête sévères ;
  • Raideurs de la nuque ;
  • Nausées et vomissements ;
  • Somnolence.
  • La néphrite des tranchées

Cette maladie est une inflammation d'un rein causée soit par une infection, soit par une maladie auto-immune. Lors de l'infection, des toxines s'accumulent dans le sang ainsi que d'autres éléments comme l'urée et la créatinine. À court ou moyen terme, elle peut provoquer une insuffisance rénale. Elle est observée principalement durant l'été 1916. Aucune étude sérieuse n'est menée si bien qu'à la fin du conflit, les recherches sont abandonnées.

Symptômes :

  • Quantité d'urine excessive ;
  • Fièvre ;
  • Douleurs lombaires ;
  • Diminution de l'appétit.
  • La pleurésie

Cette maladie est une inflammation aiguë ou chronique de la plèvre, membrane à double feuillet entourant le poumon. En cas de pleurésie, il y peut y avoir la présence de liquide dans la cavité pleurale.

Symptômes :

  • Douleurs thoraciques ;
  • Toux sèche ;
  • Gênes respiratoires.
  • La pneumonie aiguë

Cette maladie est une infection virale ou bactérienne des voies respiratoires inférieures ou des poumons. Elle peut survenir suite aux complications de la grippe.

Symptômes :

  • Toux sèche ;
  • Fièvre ;
  • Frissons ;
  • Difficultés respiratoires ;
  • Tachycardie ;
  • Douleurs thoraciques.
  • La tuberculose

Cette maladie se répand, notamment à l’automne 1914, au début de la guerre de position et jusqu’à la fin de 1915, favorisée par les conditions de vie et surtout d’hygiène déplorables, sans parler du surmenage physique ou de l’irrégularité des apports alimentaires. Entre 1914 et 1918, rien qu'en France, 150 000 cas sont avérés causant 40 000 morts. La tuberculose se présente sous des aspects très variés rendant le diagnostic difficile. Impossible durant la tourmente des premiers mois de guerre, la lutte contre la tuberculose ne peut être entreprise qu’après l’installation du sous-secrétariat d’État, au début de juillet 1915 où va briller Justin Godard. En l’absence de traitement spécifique, l’innovation consiste à isoler les malades dans des stations sanitaires. Des accords sont passés avec le Grand quartier Général dans la zone des armées, avec les pouvoirs civils et avec les initiatives privées. Ainsi quarante-cinq hôpitaux sont créés dans les régions géographiquement favorables avec une capacité de 8.000 lits. On y soigne les tuberculeux en attente de passage devant la commission de réforme et on leur enseigne les mesures d’hygiène afin d’accroître leurs chances de guérison et surtout de diminuer les risques de contagion lors du retour dans leur famille. Durant le séjour est constitué le dossier administratif pour les droits éventuels à pension d’invalidité. Un carnet de santé est établi, mentionnant le diagnostic, l’évolution de la maladie, les traitements et les règles hygiénodiététiques à observer, de manière à permettre la continuation des soins. Avec ces mesures, la maladie est rapidement minimisée.

Symptômes :

  • Fatigue ;
  • Fièvre ;
  • Perte d'appétit ;
  • Amaigrissement ;
  • Transpirations nocturnes.
  • La variole

Cette maladie est une infection virale aiguë au cours de laquelle apparaissent des éruptions de pustules sur la peau ainsi que des hémorragies rénales et pulmonaires. Cette maladie est très contagieuse via de la toux et fréquemment mortelle.

Symptômes :

  • Fatigue ;
  • Fièvre ;
  • Vomissements ;
  • Maux de tête ;
  • Douleurs dorsales ;
  • Éruptions cutanées.
  • Le choléra

Cette maladie est une infection bactérienne diarrhéique aiguë provoquée par le bacille de Gram négatif. Ces bactéries produisent des toxines responsables des symptômes associés à la maladie, aboutissant à une déshydratation importante en quelques heures. Cette maladie est très contagieuse et se transmet par l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés par ces bactéries.

Symptômes :

  • Diarrhée liquide en jet ;
  • Vomissements ;
  • Fatigue importante ;
  • Soif intense ;
  • Crampes musculaires traduisant la déshydratation massive.
  • Le mal de Pott

Ce mal est une infection bactérienne, due au bacille de la tuberculose, qui attaque les disques intervertébraux. Le mal de Pott peut se manifester par une simple douleur rachidienne et aller jusqu'à des troubles neurologiques sévères. Il peut provoquer des déformations rachidiennes importantes. Par ordre de fréquence, le mal de Pott se situe au niveau dorsal/thoracique dans 42 % des cas, lombaire dans 26 % des cas, dorsolombaire dans 12 % des cas et cervical dans 5 à 12 % des cas.

Symptômes :

  • Fatigue inexpliquée ;
  • Perte de poids ;
  • Douleurs dorsales ;
  • Déformation en cyphose ;
  • Raideurs.
  • Le paludisme en Orient

Le paludisme est une infection parasitaire, transmise par les moustiques. Une fois logé dans le corps de l'hôte, les parasites s'installent dans le foie jusqu'à qu'ils soient matures. Après 7 à 21 jours, une fois adultes, les parasites libèrent leurs cellules infectées dans le sang de l'hôte. C'est à ce moment-là que les symptômes de la maladie apparaissent. Le paludisme touche principalement l'armée d'Orient à Salonique dès le mois d'octobre 1915. Les fièvres palustres sont très fréquentes dans les plaines de Macédoine, qui sont constituées d’une vingtaine de lacs et de vastes marécages. Entre août 1916 et décembre 1916, 30 537 cas sont recensés sur les 110 000 soldats que compose l'armée d'Orient. Parmi les soldats malades, 20 000 doivent être rapatriés dans des hôpitaux en France pour y être soignés. Pour 627 soldats, il est déjà trop tard.

Symptômes :

  • Troubles de la conscience ;
  • Teint jaune ;
  • Problèmes de la fonction rénale.
  • Le pied des tranchées

Comme son nom l'indique, cette infection attaque les pieds des soldats présents dans les tranchées et principalement en hiver. C'est d'ailleurs lors de l'hiver 1916-1917 qu’elle fait son apparition sur le front. Cette infection est favorisée par la déshydratation, une alimentation défectueuse, la situation de stress ou encore la fatigue. Elle est également favorisée par des vêtements trop serrés, tels que les chaussettes, qui gênent la circulation sanguine. Les pieds infectés se refroidissent et leur couleur virent au blanc jaunâtre, voire au bleu foncé en cas d’oedème important. Ils perdent toute sensibilité et frisent la paralysie, alors que des bulles sur la plante. Dans certains cas, une gangrène peut apparaître, entraînant l'amputation. Le traitement de cette infection consiste à sécher les pieds tout en évitant de les exposer à une chaleur trop forte. Le choc thermique est à éviter, car la désensibilisation pourrait alors perdurer. Il faut donc réchauffer l'organisme entier à grand renfort de boissons chaudes tout en évitant le café, car il contracte les vaisseaux et pourrait entraîner d'autres complications. Par la suite de la découverte de cette infection par les médecins, un traitement préventif sera imposé aux soldats présents dans les tranchées : pieds secs, chaussettes sèches, chaussures pas trop serrées, déchaussages fréquents.

Le pied des tranchées
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Le pied des tranchées
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Un contrôle des pieds dans des tranchées
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La boue, l'une des causes de la maladie du pied des tranchées
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Symptômes :

  • Fièvre ;
  • Oedème ;
  • Gonflement du pied ;
  • Douleurs paroxystiques ;
  • Chute des ongles ;
  • Escarres violacées.
  • Le rhumatisme des tranchées

Cette maladie est une affection qui provoque des douleurs articulaires ou musculaires. Les spécialistes distinguent plus de 200 maladies dérivées de cette affection. Elle est observée dès avril 1915 et touche les soldats en position prolongée, en position accroupie ou assise, dans les tranchées humides et froides.

Symptômes :

  • Douleurs articulaires ;
  • Sensibilité musculaire.
  • Le scorbut

Après les premiers mois de guerre, les stocks de nourriture, prévus pour une guerre courte, s'épuisent. Il faut alors commencer à rationner les soldats qui finissent par manquer de vitamine C. Si ce manque n'affecte pas les défenses immunitaires, il majore de manière exponentielle les autres pathologies. Le scorbut se manifeste dans un premier temps par une fatigue extrême, avant que des œdèmes ne se forment sur les bras et les jambes. Dans un second temps, les hémorragies se multiplient au niveau des gencives et du nez, et des ecchymoses apparaissent sur tout le corps. Enfin, les dents finissent par se déchausser, et le sujet meurt d'une infection respiratoire, ou parfois juste d'épuisement.

Symptômes :

  • Fatigue ;
  • Affaiblissement ;
  • Douleurs articulaires ;
  • Hématomes ;
  • Gingivite ;
  • Déchaussement des dents.
  • Le typhus exanthémique

Cette maladie est une infection bactérienne provenant principalement des rongeurs, dont les rats et les souris. Ces rongeurs sont des hôtes privilégiés pour les puces et les poux qui sont alors porteurs de la bactérie du typhus. La présence des nombreux cadavres dans le no man's land attirent irrémédiablement ces rongeurs au plus près des tranchées. Il ne reste alors plus qu'aux puces et aux poux à changer d'hôtes en allant visiter les soldats présents dans les tranchées et en leur transmettant la fameuse bactérie. Le typhus s'est essentiellement répandu à la fin du conflit et surtout en 1919.

Symptômes :

  • Fièvre élevée ;
  • Maux de tête ;
  • Courbatures ;
  • Frissons ;
  • Éruption cutanée.

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