La Grande Guerre

Quand les États tentent d'aboutir à la paix

Les traités de 1918

  • Le traité de Brest-Litovsk

Ce traité de paix est signé le 03 mars 1918, dans la ville de Brest-Litovsk en Biélorussie, entre les gouvernements des Empires centraux menés par l'Empire allemand et la jeune république russe bolchevique, issue de la révolution russe. Ce traité modifie le cours de la guerre en faisant cesser les combats sur le front de l'Est. Ce traité a d'importantes conséquences pour les Ottomans et les Austro-hongrois, alliés de l'Allemagne, en raison des modifications de leurs frontières. Les Ottomans obtiennent les régions de Kars et de Batoum. Au contraire, les Austro-hongrois cèdent à la République populaire ukrainienne le district de Cholm, en échange de livraisons de produits agricoles. Quant à la Biélorussie, elle passe sous l'administration directe de l'Allemagne. Ce traité prévoit également la libération des prisonniers de guerre des deux camps soit plus de 2 millions d’austro-hongrois détenus en Russie, moins d'un million de Russes détenus en Autriche-Hongrie et environ 2 millions de Russes détenus en Allemagne. Le retour de ces soldats débute en mars 1918 et permet de renforcer les armées des puissances centrales. La Russie s'engage notamment à verser à l'Allemagne une indemnité de 94 tonnes d'or.

Les conséquences du traité de Brest-Litovsk sont nombreuses :

  • Les clauses du traité avec l'Ukraine entraînent de fortes retombées en Autriche-Hongrie et dans le royaume de Pologne sous occupation austro-allemande depuis 1915. L'annonce de la cession à l'Ukraine du district autrichien de Chelm suscite un grand émoi parmi les responsables polonais. Le nombre de désertions de Polonais engagés dans l'armée austro-hongroise se multiplie ;
  • Dès la fin des hostilités entre la Russie et les Empires centraux, la Roumanie se trouve obligée de traiter avec ces derniers. Sans la Russie, les alliés ne peuvent plus ravitailler la Roumanie qui se retrouve seule. Ainsi, la paix est rapidement signée, parachevant la fin de la guerre pour les puissances centrales sur le front de l'Est ;
  • La fin officielle des hostilités sur le front de l'Est permet aux puissances centrales de mener un certain nombre d'offensives sur les autres fronts au printemps et au début de l'été 1918 : les Austro-hongrois sur la Piave en Italie, les Allemands sur le front de l'Ouest en France.

Consultez la reproduction du traité de Brest-Litovsk.

  • Le traité de Batoum

Ce traité est signé le 04 juin 1918, à Batoumi en Géorgie, entre la République démocratique d'Arménie, la République démocratique d'Azerbaïdjan, la République démocratique de Géorgie et l'Empire ottoman. Ce traité qui est le premier traité ratifié par l'Arménie et l'Azerbaïdjan est composé de 14 articles.

Les traités de 1919

  • Le traité de Versailles

Ce traité de paix est signé le 28 juin 1919 entre l'Allemagne et les Alliés, dans la ville de Versailles en France. Cette date n'est pas anodine, car il s'agit de la date anniversaire de l'attentat de Sarajevo qui a abouti à l'assassinat du prince héritier François-Ferdinand et à terme au déclenchement de la Grande Guerre. Le lieu de la signature du traité a également une connotation symbolique car c'est dans la même galerie des Glaces, au château de Versailles, qu'avait eu lieu la proclamation de l'Empire allemand, le 18 janvier 1871. Les puissances victorieuses invitent des représentants de territoires du monde entier à la conférence de paix, mais n'invitent aucun responsable des États vaincus ni de la Russie, qui a accepté un armistice séparé en 1917. Certaines personnalités ont une influence déterminante comme Lloyd George, Premier ministre britannique, Vittorio Orlando, président du Conseil italien, Milenko Vesnić ministre de Serbie, Georges Clemenceau, chef du gouvernement français et ministre de la Guerre, et Woodrow Wilson, président américain.

Chaque représentant est libre de travailler à la rédaction du traité, mais les positions de ces hommes divergent.

  • Le président américain, Woodrow Wilson, veut mettre en place la nouvelle politique internationale dont il a exposé les principes directeurs dans ses quatorze points. Pour lui, la nouvelle diplomatie doit être fondée sur le « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes », tout en concédant la création juridique des mandats de la Société des Nations et sur la collaboration entre États. Le président américain jouit d'un grand prestige et surtout d'une puissance économique sans égal face aux pays européens, ruinés et saignés depuis le début de la guerre. Il cherche à ménager l'Allemagne, à la fois pour éviter tout revanchisme et pour y retrouver un partenaire économique ;
  • Le Premier ministre britannique, Lloyd George, dans un premier temps, tient à « presser le citron jusqu’à ce que les pépins craquent ». Mais, à partir de mars 1919, il considère que l'Allemagne est suffisamment affaiblie et veut au contraire éviter une suprématie française ;
  • Le chef du gouvernement français, Georges Clemenceau, au contraire, cherche à imposer au vaincu le paiement de lourdes indemnités pour réduire sa puissance économique et politique et pour financer la reconstruction de la France. Il veut également réintégrer à la France l'Alsace-Lorraine, cédée à l'Allemagne impériale après le traité de Francfort de 1871 et pense à éventuellement annexer d'autres territoires ;
  • Le président du conseil italien, Vittorio Orlando, tient juste à récupérer les terres irrédentes.

Le traité est scindé en quinze parties :

  1. La rédaction d'une charte pour la Société des Nations.
    Cette charte reprend les idées du président américain qui prône la diplomatie ouverte organisée par un droit international. Cette Société des Nations doit garantir la paix mondiale. Ce projet est relativement mal accueilli en France à cause de la modération des États-Unis envers les nations vaincues lors de l’élaboration du traité de Versailles. Cependant, le président du Conseil français, Georges Clemenceau, accepte d’adhérer à la Société des Nations car il comprend que, de cette manière, il obtient le consentement des États-Unis d'Amérique sur ses exigences envers l’Allemagne. Ainsi, l'Allemagne et ses alliés sont déclarés seuls responsables des dommages de la guerre. Ce principe justifie les exigences très lourdes des vainqueurs à l'égard de l'Allemagne qui doit s'acquitter d'une dette de 132 milliards de marks or. L’Allemagne perd la propriété de tous ses brevets. De son côté, le président américain, Woodrow Wilson essuie un échec lorsque le Congrès américain refuse d’adhérer à la SDN par tradition isolationniste vis-à-vis de l’Europe.

  2. La définition des nouvelles frontières en Europe.
    Au moment de définir les nouvelles frontières de l'Europe, les États-Unis d'Amérique et le Royaume-Uni refusent d'accéder à la demande de la France de créer une barrière militaire sur le Rhin, pour éviter une hégémonie française sur le continent. De plus, ces deux pays sont convaincus que l'Europe ne peut se reconstruire efficacement sans une Allemagne forte. C'est pourquoi ils tentent de modérer les énormes exigences de la France. Malgré tout, l'Allemagne se retrouve amputé de 15% de son territoire et de 10 % de sa population au profit de la France, de la Belgique, du Danemark, et surtout de la Pologne, recréée. Il s'agit essentiellement de régions que l’Allemagne avait naguère conquises par la force. Les principales transformations territoriales sont :

    • La restitution à la France de la Lorraine mosellane et des deux départements alsaciens ;
    • L’intégration à la Belgique des cantons d'Eupen et de Malmedy ;
    • La possibilité pour le Danemark de récupérer certains territoires du nord de l'Allemagne où se trouvent des populations danoises ;
    • Le territoire du bassin de la Sarre est placé sous administration internationale pour quinze ans et son statut définitif doit être soumis à référendum ;
    • Plusieurs territoires situés dans l'est de l'Allemagne sont attribués au nouvel État polonais ;
    • Dantzig devient une ville libre, ce qui garantit l'accès de la Pologne à des installations portuaires sur la mer Baltique ;
    • La création du corridor de Dantzig, à l’ouest de la ville libre, a aussi pour effet de séparer de manière nette la Prusse-Orientale, restée allemande, du reste de l'Allemagne.

  3. Les clauses politiques européennes :

    • L’Allemagne reconnaît la pleine souveraineté du Royaume de Belgique ;
    • L’Allemagne renonce à tous droits sur l’exploitation des chemins de fer et adhère à l’abrogation du régime de neutralité du grand-duché du Luxembourg ;
    • L’Allemagne ne peut construire de fortifications sur les rives du Rhin ;
    • L’Allemagne accepte l'exploitation des mines de charbon situées dans la Sarre par la France à titre de dédommagement.

  4. Le renoncement de l'Allemagne à son empire colonial :

    • Les anciennes colonies allemandes passent sous mandat de la Société des Nations ;
    • Les anciennes colonies allemandes riveraines d'Afrique sont partagées entre les pays africains ;
    • La Nouvelle-Guinée allemande est partagée entre le Japon, l'Australie et le Royaume-Uni ;
    • Les comptoirs commerciaux allemands sont abandonnés.

  5. En plus des amputations territoriales, l'Allemagne voit le pouvoir de son armée limitée :

    • L'armée doit livrer 5.000 canons, 25.000 avions, ses blindés et l'entièreté de sa flotte ;
    • Son réarmement est strictement limité : elle n'a plus le droit de posséder de blindés, d'artillerie et de forces aériennes ;
    • L'armée est limitée à un effectif de 100.000 hommes ;
    • Le service militaire est aboli ;
    • Les villes de Coblence, de Mayence et de Cologne, sont démilitarisées.

Consultez l'original du traité de Versailles - Consultez la reproduction du traité de Versailles.

Les conséquences du traité de Versailles sont nombreuses :

  • Le traité de Versailles est l'objet de multiples critiques. Les frustrations qu'il fait naître, ainsi peut-être que les déséquilibres qu'il engendre, jouent un rôle non négligeable dans la politique européenne des décennies suivantes. Adolf Hitler s'oppose dès le début de son ascension politique au traité de Versailles qui fait reposer les conséquences de la Grande Guerre sur les épaules de la seule Allemagne ;
  • Le Sénat des États-Unis refuse de le ratifier et donc empêche les États-Unis d'Amérique d'entrer à la Société des Nations, ce qui d'emblée réduit la portée de cette organisation ;
  • La France, qui est pourtant une des principales bénéficiaires des traités, n'est pas encore satisfaite malgré les gains territoriaux. Pour assurer sa sécurité, elle souhaite la création d'un état tampon indépendant en Rhénanie, notamment sur la rive gauche du Rhin. Mais elle n'obtient qu'une "garantie" verbale des Alliés anglo-américains de soutenir la France en cas de nouvelle agression allemande ;
  • Le ressentiment est particulièrement fort encore en Italie. On parle de « victoire mutilée », car les Alliés n'ont pas respecté les promesses faites durant le conflit concernant l'attribution des provinces de l'Istrie, de la Dalmatie et du Trentin. Les fascistes italiens exploitent cet état de fait et y trouvent un terreau propice à l'exaltation d'un nationalisme virulent ;
  • La Belgique, qui est le pays qui a connu le plus d'exactions et d'exécutions de civils de la part de l'occupant, relativement à sa population, est la première nation dédommagée financièrement par l'Allemagne et la seule à l'être totalement, ce qui contribue à sa rapide reconstruction ;
  • Autre source de ressentiments, la contradiction entre, d'une part, la proclamation solennelle du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » et, d'autre part l'interdiction faite aux Autrichiens germanophones de se rattacher à l'Allemagne, ou le refus de l'Entente de faire droit aux revendications de nations telles que l'Ukraine. Dans le premier cas, ce ressentiment favorisera le bon accueil fait en Autriche à l'Anschluss en 1938, dans le second, le bon accueil fait en Ukraine à la Wehrmacht en 1941 ;
  • La République de Chine, bien que mentionnée parmi les parties contractantes, refuse de signer le traité, qui prévoit la cession à l'Empire du Japon des droits allemands sur le Shandong. Les prétentions japonaises entraînent en Chine une agitation nationaliste et antijaponaise connue sous le nom de mouvement du 4 mai.

L'Europe d'avant-guerre
Crédit photo : Archives US
Crédit photo : Archives US

La disparition de l'original du traité de Versailles :

Face à l'avancée des troupes allemandes vers Paris en 1940, l'original du traité de Versailles devait être mis à l'abri à l'Ambassade de France aux États-Unis d'Amérique. Mais ce n'est qu'une version préparatoire qui y est parvenue. On a longtemps cru que l'original se trouvait à Moscou, mais l'ouverture progressive des archives depuis 1990 n'a pas permis de le retrouver. La seule certitude est que les Allemands ont mis la main sur la ratification française du traité, cachée au Château de Rochecotte, le 11 ou le 12 août 1940, en même temps que sur le traité de Saint-Germain-en-Laye. Elle fut transportée par avion à Berlin pour être présentée à Adolf Hitler.

Téléchargez l'ouvrage de Gabriel Hanotaux intitulé " Le traité de Versailles du 28 juin 1919 " - Téléchargez les quatorze points de Woodrow Wilson.

  • Le traité de Saint-Germain-en-Laye

Ce traité de paix est signé le 10 septembre 1919 au château de Saint-Germain-en-Laye entre les alliés et l'Autriche. Il consacre la dislocation de la Cisleithanie, remplacée par sept États successeurs. Les Autrichiens, considérés par les Alliés comme « peuple vaincu », ne bénéficient pas du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » et la délégation autrichienne est exclue des négociations de paix à Saint-Germain-en-Laye, commencées en mai 1919. Le traité est d'ailleurs rédigé en français, anglais, italien et russe, mais pas en allemand : il est précisé que le texte en français fera foi en cas de divergence. Des Autrichiens manifestèrent alors leur mécontentement en brûlant l'ambassade de France à Vienne, le 23 mai 1919.

Les conséquences du traité de Saint-Germain-en-Laye sont :

  • Naissance de la République d'Autriche le 21 octobre 1919 ;
  • Forte inflation et fort chômage suite à la perte des territoires ;
  • Aide de la Société des Nations pour la relance économique autrichienne accompagné de la création d'une nouvelle monnaie, le schilling autrichien.

Téléchargez l'original du traité de Saint-Germain-en-Laye.

  • Le traité de Neuilly

Ce traité de paix est signé à Neuilly-sur-Seine, le 27 novembre 1919, par les Alliés et la Bulgarie, alliée de l'Empire allemand. Entrée en guerre en 1915 au côté de l'Allemagne après des hésitations, la Bulgarie demande l'armistice le 29 septembre 1918. Peu après, Ferdinand 1er abdique en faveur de son fils, tandis que la gauche pacifiste remporte les élections de 1919. Cela n'empêche pas les Alliés de punir sévèrement la Bulgarie lors de la Conférence de Paix qui se déroule à Paris entre 1919 et 1920.

Les nouvelles frontières de la Bulgarie
Crédit photo : Wikipedia
Crédit photo : Wikipedia

Le traité de Neuilly bouleverse les frontières de la Bulgarie qui doit rendre les territoires acquis pendant la guerre, mais elle doit aussi céder des régions qui lui appartiennent :

  • À l'ouest, les districts de Stroumitsa, Tsaribrod, Timok et Bosilegrad sont attribués au nouveau royaume des Serbes, Croates et Slovènes ;
  • Au nord-est, la Dobroudja du Sud devient à nouveau roumaine ;
  • Au sud, la Grèce reçoit la majeure partie de la Thrace occidentale1, privant la Bulgarie de son débouché sur la mer Égée.

Les conséquences du traité de Neuilly sont nombreuses :

  • Il est mal vécu par les Bulgares comme une seconde catastrophe nationale, après celle du traité de Bucarest, 1913 consécutif aux guerres balkaniques de 1912-13 ;
  • Les pertes territoriales et l'afflux de 2.500.000 réfugiés, essentiellement originaires de Thrace et de Macédoine, vont alimenter le sentiment de revanche et provoquer un regain des activités terroristes ;
  • C'est en partie en réaction au traité de Neuilly que la Bulgarie rejoindra l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale.

Téléchargez la reproduction du traité de Neuilly.

Les traités de 1920

  • Le traité de Tartu

Ce traité de paix est signé le 02 février 1920, dans la ville de Tartu en Estonie, entre la République socialiste fédérative soviétique de Russie et la République d'Estonie. À travers ce traité, la Russie reconnaît l'indépendance de l'Estonie avec comme frontière la Narva jusqu'à Petserimaa et l'abandon de la dette due à l'Empire russe de 15 millions de roubles soit 11,6 tonnes d'or. De plus, la Russie s'engage à construire une ligne de chemin de fer Moscou-Narva et donne un droit d'exploitation forestière en terre russe sur 1 000 000 d'hectares. Elle reconnaît aussi le droit au retour des populations estoniennes de Russie, soit 190 000 personnes, et le droit pour les populations russes en Estonie de choisir leur allégeance.

Téléchargez la reproduction du traité de Tartu.

  • Le traité de Trianon

Ce traité de paix, signé le 04 juin 1920 au Grand Trianon de Versailles, fait suite au traité de Versailles et vient officialiser la dislocation de la Hongrie austro-hongroise à la fin de 1918. Ce traité s'appuie sur le neuvième des 14 points du président américain Woodrow Wilson, du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, sauf que, comme dans le cas du traité de Saint-Germain, ce point n'est pas appliqué aux Magyars et Allemands de l'ancienne Autriche-Hongrie, mais seulement aux autres peuples.

Le traité de Trianon modifie profondément les frontières de l'Autriche et de la Hongrie :

  • La Roumanie reçoit la Transylvanie qui présente des enclaves où les Hongrois et les Saxons (germanophones) sont majoritaires ;
  • La Croatie, la Bosnie-Herzégovine et la partie occidentale du Banat intègrent le Royaume des Serbes, Croates et Slovènes ;
  • La Ruthénie et la Slovaquie rejoignent les Tchèques de Bohême et Moravie dans l'État nouvellement créé de la Tchécoslovaquie ;
  • L’Autriche se voit attribuer le Burgenland majoritairement germanophone.

Les conséquences du traité de Trianon sont nombreuses :

  • La Hongrie perd ainsi les deux tiers de son territoire, passant de 325 411 km² avant la guerre à 92 962 km² après la signature du traité ;
  • La Hongrie perd son accès à la mer via la Croatie ;
  • La Hongrie perd la totalité de ses mines d'or, d'argent, de mercure, de cuivre et de sel, cinq de ses dix villes les plus peuplées et entre 55% et 65% des forêts, ses voies ferrées, ses usines, ses canaux, ses minerais de fer, ses institutions bancaires et ses terres cultivables.

Téléchargez la reproduction du traité de Trianon.

  • Le traité de Moscou

Ce traité de paix est signé le 26 juillet 1920 à Moscou entre la Lituanie et la République socialiste fédérative soviétique de Russie. En échange de la neutralité de la Lituanie et la permission de déplacer librement ses troupes sur son territoire, la Russie soviétique, alors en guerre contre la Pologne reconnaît la souveraineté de la Lituanie. Le traité détermine également les frontières orientales de la Lituanie. En 1920, pendant la guerre polono-lituanienne, alors que la Pologne revendique la région de Vilnius, la Lituanie soutient que le traité reconnaît officiellement la souveraineté de la Lituanie et détermine ainsi ses frontières.

Consultez la reproduction du traité de Moscou.

  • Le traité de Sèvres

Ce traité de paix est signé le 10 août 1920 à Sèvres par des mandataires du sultan Mehmed VI, chef de l'Empire ottoman, et les Alliés. Ce traité est réalisé durant un contexte de guerre civile initié par le sultan Mehmet VI envers le gouvernement provisoire nationaliste turc. Alors que ce document est signé par le gouvernement ottoman d'Istanbul, le gouvernement d'Ankara dirigé par Mustafa Kemal, ainsi que la plupart des Turcs, refuse catégoriquement ce traité et ses clauses. Craignant de voir leur pays partagé entre les Empires coloniaux européens, les Turcs se soulèvent en masse, s'enrôlent dans l'armée kémaliste et déclenchent la Guerre d'indépendance turque en mai 1919. Les kémalistes sont victorieux au bout de quatre années de conflit. Le traité de Sèvres, qui n'est pas ratifié par tous ses signataires, est finalement révisé par le traité de Lausanne le 24 juillet 1923 avec la Turquie moderne d’Atatürk.

Les nouvelles frontières de la Turquie
Crédit photo : Atlas-historique
Crédit photo : CampusNumeriqueArmenie

Les conséquences du traité de Sèvres sont nombreuses :

  • En comparaison avec ses 1 780 000 kilomètres carrés d'avant la guerre, le nouvel Empire ottoman n'est plus qu'un petit territoire composé en grande partie des steppes salées de l'Anatolie centrale, et aux possibilités de développement limitées à cause d'un système de « garanties » ;
  • Toutes les ressources du pays doivent être affectées par priorité aux frais d'occupation et au remboursement des indemnités dues aux Alliés.

Téléchargez l'original du traité de Sèvres.

  • Le traité Paris

Ce traité de paix est signé le 28 octobre 1920 par la France, le Royaume-Uni, l'Italie et le Japon. Il reconnait la souveraineté de la Roumanie sur la Bessarabie. Le Japon refuse de ratifier le traité et l'Union soviétique, qui n'est pas représentée, ne reconnait pas l'union de la Bessarabie à la Roumanie.

Téléchargez la reproduction du traité de Paris.

  • Le traité de Rapallo

Ce traité de paix est signé le 12 novembre 1920 à Rapallo entre l'Italie et la Yougoslavie. Ce premier traité établit les frontières des deux royaumes. Il confirme les points essentiels déjà décidés à la conférence de paix à Versailles et ne permet donc pas d'apaiser le ressentiment italien. La majeure partie de la Dalmatie, jadis vénitienne et dont les principaux ports sont à majorité italienne reste yougoslave. Seules la ville de Zara et l'île de Lagosta sont attribuées à l'Italie. La situation de la ville de Fiume n'est résolue en faveur de l'Italie qu'en 1924.

Consultez la reproduction du traité de Rapallo.

  • Le traité d'Alexandropol

Ce traité de paix est signé le 02 décembre 1920 à Alexandropol en Arménie entre la République démocratique d'Arménie et la Turquie. Il est la révision du traité de Sèvres. Il remplace le traité de Batoum et est rapidement rendu caduc par le traité de Kars du 13 octobre 1921, signé par l'Arménie avec la Russie soviétique. En signant ce traité, l'Arménie accepte de se retirer de tous les districts d' Asie Mineure qui étaient turcs avant la guerre, ainsi que de Kars et Ardahan et reconnaît l'indépendance de Naxçıvan.


Les traités de 1921

  • Le traité de Riga

Ce traité de paix est signé le 18 mars 1921 à Riga entre le gouvernement de la jeune république de Lettonie et la Russie bolchevique. Il est établi suite à l'armistice conclu en février 1920 à la suite de la libération de la Latgale par les armées lettone et polonaise. Ce traité représente l'étape finale de la guerre d'indépendance de la Lettonie et marque l'échec du gouvernement bolchevique à reprendre pied sur les rives de la Baltique.

  • Le traité de Kars

Ce traité de paix est signé le 13 octobre 1921 à Kars entre la Turquie kémaliste et les républiques soviétiques de la Transcaucasie. Ce traité comprend un préambule, 20 articles et 3 annexes. Selon l'article 1, sont considérés comme caducs les accords passés entre les gouvernements des pays sur le territoire des parties contractantes. Est reconnu de ce fait annulé le traité d'Alexandropol de 1920, et non valable les accords passés avec les États tiers et qui concernaient les républiques transcaucasiennes. Mais cela ne s'appliquait pas à l'accord de 1921 de Moscou conclu entre la Russie soviétique et la Turquie. L'article 2 est particulièrement important pour la Turquie, puisque selon celui-ci, les parties ne reconnaissent aucun accord ou acte international, qui peut être imposé au moyen de la force. Cela signifie que l'Arménie soviétique ne reconnaît pas le traité de Sèvres de 1920. L'article 3 annule le régime des capitulations, et l'article 4 définit la frontière entre la Turquie et les républiques de la Transcaucasie. Selon l'article 5, les gouvernements de la Turquie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie acceptent la formation d'une république autonome, le Nakhitchevan, placé sous la protection de l'Azerbaïdjan. Les articles 6 à 9 se rapportent aux relations entre la Turquie et la Géorgie. Les autres articles définissent la position juridique des citoyens des parties, établissent l'ordre de l'échange des prisonniers, concernent le règlement des autres questions économiques, financières et la conclusion des accords consulaires, etc.

Consultez la reproduction du traité de Kars.

Les traités de 1922

  • Le traité de Rapallo

Ce second traité de paix est signé le 16 avril 1922 à Rapallo entre l'Allemagne de Weimar et la République soviétique fédérative socialiste de Russie en marge des accords de Gênes. Ce traité permet aux deux pays de rompre l'isolement dont ils sont l'objet depuis la fin de la Grande Guerre. Par ce traité, les deux pays renoncent aux réparations de guerre qu'elles se doivent l'une à l'autre et rétablissent des relations diplomatiques et commerciales. Il met aussi en place une collaboration militaire secrète qui durera jusqu'en 1933 avec des camps d'entraînement allemands secrets en URSS dont une école des gaz de combat à Chikhany, une école d'aviation près de Lipetsk et un centre d'études et d’entraînement des chars de combat à Kazan. Par ce traité, l'Allemagne va se réarmer alors que cela lui est interdit par le traité de Versailles.

Consultez la reproduction du traité de Rapallo.

Les traités de 1923

  • Le traité de Lausanne

Ce traité de paix est signé le 24 juillet 1923 à Lausanne. Il remplace le traité de Sèvres et reconnait la légitimité du régime d'Atatürk en Turquie. Les Alliés obtiennent la reconnaissance par la République turque des pertes territoriales de l'Empire ottoman à Chypre, dans le Dodécanèse, en Syrie, Palestine, Jordanie, Irak et Arabie. En échange, les Alliés renoncent à demander l'indépendance, voire simplement l'autonomie, du Kurdistan et de l'Arménie, auparavant prévues dans le traité de Sèvres. Le traité institue aussi des échanges de populations obligatoires entre la Grèce et la Turquie, soit 1,6 million de Grecs ottomans contre 385 000 musulmans de Grèce. Le traité de Lausanne est le dernier traité résultant de la Grande Guerre.

Téléchargez la reproduction du traité de Lausanne.


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