La Grande Guerre

Quand les loisirs aident les soldats à tenir le coup

Du côté français

  • L'adaptation

Au début de l'année 1915, les soldats, installés dans leurs tranchées, comprennent que la guerre ne sera pas aussi courte qu'ils ne le pensaient. Terrés dans des abris de fortune, où un certain calme règne depuis la pénurie de munitions en tout genre, les soldats cherchent à s'adapter à cette nouvelle forme de vie. Les différents centres de commandement commencent à organiser des temps de travail et des temps libres pour que les soldats puissent reprendre un certain rythme de vie parmi leurs compagnons d'arme. Les temps de travail comprennent les corvées quotidiennes telles que le nettoyage des latrines, le remplissage des sacs de sable, la réparation des caillebotis, le transport du ravitaillement, le transport et l'installation des barbelés, etc. Quand aux temps libres, ils sont consacrés à la mise en place d'ateliers, d'orchestres, de spectacles, de sports, etc.

  • L'alcool et le tabac

La satisfaction des besoin sensoriels occupe une partie du temps libre de certains soldats. Le temps du repas, surtout lorsqu'il est chaud, est un bon moment dans la journée même si le plaisir de la nourriture disparait petit à petit. La surconsommation d’alcool est souvent le prolongement d'une addiction existante. Sur le front, elle est un moyen de lutter contre la peur et le froid. L’usage massif du tabac - souvent consommé avec une pipe - est un geste social qui présente plusieurs avantages au front : il couvre les odeurs de putréfaction des cadavres et les odeurs provenant des sanitaires. Il permet également de masquer la faim et d’apaiser les angoisses.

  • L'écriture et la lecture

La plupart des soldats français sont alphabétisés. Aussi, 10 milliards de lettres sont échangées sur la durée de la Grande Guerre, des milliers de carnets de notes sont tenus et 400 journaux de tranchées sont créés.

  • Les ateliers

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Crédit photo : DP
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  • Les jeux

Les jeux de cartes, les jeux de dés, les jeux de dominos ou de pions sont des jeux facilement transportables et permettent de rapidement se libérer l'esprit. Certains soldats misent quelques pièces pour tenter d'améliorer leur ordinaire. Jouer est un moment de partage, d’insouciance éphémère qui s’accompagne souvent de plaisanteries et de chants, qui permettent d’éprouver la camaraderie et la fraternité au front. Cette amélioration du quotidien fait naitre des activités qui influencent le quotidien de certains soldats qui se mettent à décorer leur cagna, à adopter un animal domestique ou à pêcher dans les étangs de l’arrière ou du front. Les artisans se mettent à créer des objets avec les matériaux disponibles.

  • Les orchestres

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  • Les sports

Le sport est le passe-temps le plus fréquent lors des périodes de repos. Le football et le rugby constituent un soutien efficace au moral des troupes, même s'ils se pratiquent sur des terrains de fortune. Ces deux sports permettent d'organiser des matchs entre unités. En 1917, les Américains amènent le basket-ball, le volley-ball et la compétition. Grâce à l'esprit de compétition des Américains, le sport va prendre une dimension internationale. Si bien que du 22 juin 1919 au 6 juillet 1919, vont se dérouler les Jeux Olympiques Interalliés à Paris.

Crédit photo : Wikipédia
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Crédit photo : DP
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  • Le théâtre des armées françaises

Dès 1915, le responsable de la Comédie-Française a l'idée de créer un théâtre aux armées pour divertir les soldats. En octobre 1916, Sarah Bernhardt, âgée de 71 ans et amputée d’une jambe, souhaite participer à une série de représentations pour divertir les soldats au sein du Théâtre aux armées. Même si son projet est des plus louables, le responsable de la Comédie-Française ne trouve au départ pas beaucoup d’appui auprès des généraux de l’armée française de l’époque. De plus, l’argent manque pour financer une telle entreprise. Pour trouver des fonds, Émile Fabre décide d’organiser une soirée de gala à Paris. Le succès est au rendez-vous. Il collecte près de 200 000 francs, une somme suffisante pour tenir jusqu'à la fin de la guerre. La première représentation du Théâtre aux armées a lieu le 09 février 1916 dans le petit village de Le Crocq au nord de Beauvais. Cette première est "offerte aux troupes coloniales" venues défendre la France.

Crédit photo : DP
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Plusieurs vedettes de l’époque sont à l’affiche dont Julia Bartet, Marie-Thérèse Kolb ou encore Béatrix Dussane. Ces comédiens ne sont pas rétribués malgré les risques réels liés à la proximité du front. Tout est basé sur le volontariat et les bonnes volontés. Ces artistes ont même du signer un document stipulant qu'ils se rendent sur le front à leurs risques et périls lors de la tournée sur le front de Verdun. Au-delà du danger, ces artistes apprennent à faire avec les moyens du bord. Malgré ces conditions sommaires, plus de 300 artistes participent au total à plus de 1 200 représentations. Sur le front, les décors sont réduits au strict minimum. Au milieu d’un petit bois, dans un espace formant clairière, des chaises et des bancs sur lesquels prennent place les officiers supérieurs et quelques blessés. Derrière et de chaque côté de l'estrade se trouvent les soldats, debout, joyeux et enthousiastes. Quelques-uns grimpent même sur les arbres pour mieux voir le spectacle. C'est un véritable événement qui fait oublier, pendant quelques heures, les affres de la guerre.

Du côté allemand


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