La Grande Guerre

Les personnages civils allemands

Otto von Bismarck

Chancelier - Kanzler

Otto von Bismarck, duc de Lauenburg et prince de Bismarck, né le 01er avril 1815 à Schönhausen en Allemagne et mort le 30 juillet 1898 à Friedrichsruh en Allemagne, est un homme d'État prussien, dont la vie est régie par sa passion pour la politique et par son amour du pouvoir, là la fois ministre-président du Royaume de Prusse et chancelier de la confédération de l'Allemagne du Nord de 1867 à 1871. Il accède ensuite au poste de 1er chancelier du nouvel Empire allemand en 1871. Il occupe ce poste jusqu'en 1890, tout en conservant sa place de ministre-président de Prusse. Durant ce laps de temps, il joue un rôle déterminant dans l'unification allemande ce qui modifie profondément les rapports de force en Europe. Il comprend avec le temps qu'afin de sortir du climat de méfiance générale de la part des autres États européens, l'Allemagne doit renoncer à toute nouvelle volonté d'expansion. En 1874, il assure que l'État allemand est « saturé ». Le but principal de la politique extérieure de Otto von Bismarck reste cependant d'affaiblir la France. Pour cela, il essaie de maintenir de bonnes relations avec l'Autriche et la Russie, sans privilégier l'une des parties. La concrétisation de cette politique est l'Entente des trois empereurs de 1873 entre l'empire allemand, l'empire austro-hongrois et l'empire russe. Malgré tout, il doit constater que la France se renforce et tente de lier des liens avec les Russes. Otto von Bismarck veut absolument éviter cette alliance qui menacerait l'Allemagne de devoir combattre sur deux fronts en cas de guerre. Il passe le reste de son mandat à tout faire pour l'entraver. De plus, l'Angleterre a exprimé clairement qu'elle ne tolérerait pas un futur accroissement de la puissance allemande. Pour maintenir l'équilibre continental, la France et la Russie sont également prêtes à se liguer. En 1890, ces divergences avec le nouvel empereur, Guillaume II, conduisent à sa démission. Malgré son départ, il continue à jouer un rôle politique, en critiquant l'action de son successeur, le chancelier Leo von Caprivi.

1er Chancelier impérial 1871-1890
Ministre-président de Prusse 1873-1890
Ministre prussien des Affaires étrangères 1862-1890

Theobald von Bethmann Hollweg

Chancelier - Kanzler

Theobald Theodor Friedrich Alfred von Bethmann Hollweg, né le 29 novembre 1856 à Hohenfinow en Allemagne et mort le 02 janvier 1921 à Hohenfinow en Allemagne, est un homme d'État allemand qui commence sa carrière en tant que simple fonctionnaire et gravit les échelons un à un. Il devient ainsi vice-président de Prusse du 24 juin 1907 au 14 juillet 1909 avant de devenir à la fois ministre-président de Prusse et Chancelier impérial d'Allemagne du 14 juillet 1909 au 13 juillet 1917. L'Empereur Guillaume II le nomme à ces deux postes car il connaît déjà bien les rouages de l'État et l'empereur pense que sa personnalité apte au compromis permettra de calmer la situation entre les partis politiques rivaux. Il accorde dès le départ beaucoup d'importance aux bonnes relations avec la Grande-Bretagne. Il considère que la relation avec l'Autriche est du domaine de l'acquis et qu'il vaut mieux concentrer ses efforts pour obtenir une bonne entente avec les autres grandes puissances. Dès 1909, il entreprend des négociations avec la Grande-Bretagne, et en particulier avec son ambassadeur Paul von Metternich, afin, d'une part de permettre l'extension de la marine impériale, d'autre part d'améliorer les relations diplomatiques entre les deux pays. Cependant, ces efforts sont anéantis pas les conservateurs allemands et britanniques qui s'y opposent. La crise du Maroc n'améliore bien entendu pas la situation sauf avec les Russes. En avril 1913, il présente un projet de réforme de l'armée, qui prévoit l'augmentation du nombre de soldats de l'armée de terre de 136 000 hommes et un investissement de 1,3 milliard de Mark en équipement militaire, au Reichstag. Le projet est accepté et l'armée commence la future armée du Kaiser commence sa construction. Son rôle lors de l’éclatement de la Grande Guerre est sujet à controverse. Entre 1914 et 1915, il s'oppose à la politique d'annexion de la droite tout en poursuivant tout de même des objectifs de guerre ambitieux. À partir de 1916, il se montre favorable toutefois à la signature d'une motion de paix en tentant d'exploiter la position de force allemande. En 1917, le conflit entre lui et les membres du Oberste Heeresleitung (OHL), le commandement de l'armée allemande, et Paul von Hindenburg et Erich Ludendorff, le poussent à la démission.

5e Chancelier impérial 1909-1917
Ministre-président de Prusse 1909-1917

Georg Michaelis

Chancelier - Kanzler

Georg Michaelis, né le 08 septembre 1857 à Haynau en Allemagne et décédé le 24 juillet 1936 à Bad Saarow en Allemagne, est un juriste et homme politique allemand qui remplace Theobald von Bethmann Hollweg à la tête de la Chancellerie du 14 juillet 1917 au 31 octobre 1917. Cinq jours après sa prise de fonctions, il se met à dos les partis de la majorité au Reichstag pour avoir dénigré la Résolution pour la paix, tout en refusant toutes les exigences de réformes démocratiques. Il est vite dépassé par ses nouveaux devoirs. Le 31 octobre 1917, après seulement trois mois et demi de mandat, il démissionne et refuse le poste de ministre qu'on lui propose dans le nouveau cabinet Hertling. Du 01 er avril 1918 au 31 mars 1919, il occupe le poste d'Oberpräsident de la province de Poméranie. En 1926, il doit se justifier sur son action de chancelier devant une commission d'enquête du Reichstag. Johann Viktor Bredt lui reproche d'avoir empêché la paix.

6e Chancelier impérial 1917-1917
Ministre-président de Prusse 1917-1917

Georg von Hertling

Chancelier - Kanzler

Georg Graf von Hertling, jusqu'en 1914 Georg Freiherr von Hertling, né le 31 août 1843 à Darmstadt en Allemagne et mort le 04 janvier 1919 à Ruhpolding en Allemagne est un professeur de philosophie et un homme d'État allemand. Membre du Zentrum (parti politique) et figure importante du catholicisme allemand, il est ministre-président de Prusse et Chancelier impérial du 01er novembre 1917 au 30 septembre 1918. Pendant le conflit mondial, il soutient les positions du chancelier Theobald von Bethmann Hollweg, mais refuse la place de chancelier après la chute de celui-ci. Ce n'est qu'après la démission du successeur de Theobald von Bethmann Hollweg, Georg Michaelis, qu'il accepte le poste de chancelier et de ministre-président de Prusse en décembre 1917 malgré ses problèmes de santé. Bien qu'ayant été mis en place le 01er novembre 1917 avec beaucoup de réticences, le gouvernement Hertling est un pas supplémentaire vers la parlementarisation de l'Empire allemand étant donné que le nouveau chancelier doit faire voter son programme de gouvernement devant les partis majoritaires au Reichstag. Durant son mandat, la parlementarisation et la démocratisation font d'importants progrès. La fin de son mandat est scellée le 29 septembre 1918 à Spa au grand quartier général. Le 30 septembre 1918, l'empereur Guillaume II décrète la parlementarisation. Le 03 octobre 1918, Max von Baden succède à Hertling. Son état de santé s'étant aggravé pendant son mandat, il meurt le 04 janvier 1919.

7e Chancelier impérial 1917-1918
Ministre-président de Prusse 1917-1918



Maximilian von Baden

Chancelier - Kanzler

Maximilien de Bade, grand-duc héritier de Bade, est né le 10 juillet 1867 à Baden-Baden en Allemagne et mort le 06 novembre 1929 à Salem en Allemagne, est un militaire et homme politique allemand qui quitte le service actif en 1911. En 1914, il réintègre le service actif et reprend ses activités pour un temps au sein de l'état-major du XIVe corps d'armée. Il est alors à la tête des troupes de Bade. En octobre 1914, il rentre déjà en Bade et se consacre à sa charge de président d'honneur de la Croix rouge de Bade pendant toute la durée de la guerre en venant à l'aide des prisonniers de guerre. Le prince Maximilien de Bade a la réputation d'être un aristocrate libéral et devient le point de cristallisation des modérés qui s'opposent à l'aile de l'ultra-droite représentée par le Commandement suprême de l'armée. En 1917 déjà, Max de Bade s'oppose publiquement à la reprise de la guerre sous-marine à outrance. En octobre 1918, Berlin cherche un chef de gouvernement pour mener à bien les négociations d'un armistice. Le prince semble être l'homme de la situation, car sa réputation nationale et internationale et aussi grâce à son intervention contre la guerre sous-marine en 1917 pourrait le faire accepter comme interlocuteur par le président américain Woodrow Wilson. Le chancelier en place, Georg von Hertling, le propose à sa succession et l'empereur Guillaume II le nomme chancelier le 03 octobre 1918. Bien qu'il émette des réserves sur les manières d'agir de l'état-major général allemand, le prince accepte de conduire les négociations et forme un gouvernement de coalition comprenant les démocrates, et les sociaux-démocrates. Le 04 octobre 1918, sous la pression du Commandement suprême de l'armée, il transmet la demande d'armistice au président américain. Cependant, ce dernier fait savoir qu'il ne peut pas croire à une démocratisation de l'empire allemand tant que l'empereur est encore en place. Le chancelier savait que des corrections plus importantes étaient nécessaires pour que les Alliés cèdent. Il met alors un terme à la guerre sous-marine et prononce le renvoi du général Ludendorff, alors l'homme le plus puissant de l'empire, du Commandement suprême de l'armée le 26 octobre 1918. Le 28 octobre 1918, les réformes de la constitution entrent en vigueur. Désormais, le gouvernement a besoin de la confiance du parlement qui obtient les compétences pour déclarer la guerre et signer la paix. Atteint par la grippe espagnole, Max de Bade est dépassé par les événements et en particulier le soulèvement des marins à Kiel. Cette révolte s'étend dans tout l'Empire allemand et se transforme en révolution. Maximilien de Bade, conscient de la gravité de la situation conseille à Guillaume II d'Allemagne d'abdiquer pour sauver la monarchie, mais, malgré les conseils de Paul von Hindenburg et de Friedrich Ebert, le Kaiser refuse cette proposition. Lorsque la révolution de novembre éclate, Max de Bade annonce au matin du 09 novembre 1918 l'abdication de Guillaume II sans le consentement de celui-ci et la renonciation au trône du Kronprinz. L'empereur avait pensé à l'abdication en tant qu'empereur mais non en tant que roi de Prusse. Ce n'est qu'après coup que la décision de Max de Bade est ratifiée par l'empereur et son fils. Max de Bade démissionne à son tour en faveur de Friedrich Ebert, le 09 novembre 1918. La République est immédiatement proclamée.

8e Chancelier impérial 1918-1918

Hans von Beseler

Gouverneur général - Generalgouverneur

Hans Hartwig von Beseler, né le 27 avril 1850 à Greifswald en Allemagne et mort le 20 décembre 1921 à Neu-Babelsberg en Allemagne, est un général et un homme politique allemand, au service du Royaume de Prusse puis de l'Empire allemand. Avec le déclenchement du conflit mondial, il reprend du service actif et est nommé commandant du IIIe Corps de réserve qui obtient des succès sur le front de l'ouest, notamment la prise d'Anvers en 1914. En 1916, il devient Gouverneur général de la partie occupée de la Pologne à la suite de la proclamation en 1916 par les forces d'occupation allemande et autrichienne de la création d'un royaume indépendant de Pologne. Il tente, en créant une « force armée polonaise », de prouver que le but des puissances centrales est bien la création d'un État « indépendant » pour la Pologne. Cependant les Légionnaires de Józef Piłsudski et les officiers de la nouvelle armée polonaise refusent de prêter serment aux deux empereurs Guillaume II et Charles Ier. Les officiers qui refusent de se soumettre sont internés, Piłsudski est envoyé dans la forteresse de Magdebourg. Il échoue donc dans sa politique visant à construire un Royaume de Pologne. Par peur d'être jugé par les conseils de soldats, il s'enfuit déguisé en travailleur le 12 novembre 1918 avec ses deux adjoints à bord d'un navire mis à sa disposition par les hommes de Piłsudski.

Commandant IIIe Corps de réserve 1915-1916
Gouverneur général de la partie occupée de la Pologne 1916-1918



Alfred Meyer-Waldeck

Gouverneur - Gouverneur

Alfred Wilhelm Moritz Meyer, né le 27 novembre 1864 à Saint-Pétersbourg en Russie et mort le 25 août 1928 à Bad Kissingen en Allemagne, est un officier de marine et le gouverneur de la concession allemande de Kiaou-Tchéou, avec la ville de Tsingtao. Le Japon déclare la guerre à l'Allemagne, le 23 août 1914, en exigeant la colonie allemande de Tsingtao. Il télégraphie la demande du Japon à l'empereur Guillaume II qui en retour lui ordonne de résister jusqu'au bout. Le siège de Tsingtao débute une semaine après. Les Allemands finissent par se rendre aux Japonais et à leurs alliés britanniques, le 07 novembre 1914. Les Allemands ont résisté pendant deux mois. Alfred Meyer-Waldeck reçoit la croix de fer de 1re classe, selon un télégramme du Kaiser lui-même. Il est interné au Japon au camp de Bando1 avec ses soldats et les civils allemands de l'ancienne concession. Il est libéré en février 1920. Il donne sa démission, le 31 août 1920.

Gouverneur de la concession allemande de Kiaou-Tchéou, avec la ville de Tsingtao










Gottlieb von Jagow

Ministre - Minister

Gottlieb von Jagow, né le 22 juin 1863 à Berlin en Allemagne et mort le 11 janvier 1935 à Potsdam en Allemagne, est un diplomate allemand qui est ministre des Affaires étrangères entre janvier 1913 et janvier 1916. Lors de la crise du 06 juillet 1914, il est convaincu qu'une guerre austro-serbe sera localisée et que la Russie n'est pas encore préparée pour une guerre continentale. Avant le déclenchement de la guerre, il tente de persuader le chancelier d'autoriser un débat du Reichstag sur les buts de la guerre, mais un veto est imposé et une interdiction de toute critique du gouvernement. C'est lui qui rédige l'ultimatum remis au roi des Belges dans une enveloppe scellée avec une note exigeant "une réponse sans équivoque" à la demande de l'Allemagne pour que ses troupes soient autorisées à traverser le pays sur le chemin de la France. Il adhère à l'école de pensée selon laquelle la Russie doit être repoussée profondément dans son arrière-pays. Il est favorable à la politique d'annexions et de germanisation des territoires tels que la Pologne et une partie de la Russie. Il lance l'idée d'annexions de la Lituanie et de la Courlande très tôt dans la guerre. Pour lui, la réelle menace provient du nationalisme slave. Il prend sa retraite en novembre 1916. Homme calme, sans prétention et savant, il est l'un des pires orateurs du Reichstag.

Ministre des Affaires étrangères 1913-1916

Arthur Zimmermann

Ministre - Minister

Arthur Zimmerman, né le 05 octobre 1864 à Olecko en Pologne et mort le 06 juin 1940 à Berlin en Allemagne, est le ministre des Affaires étrangères allemand du 22 novembre 1916 au 06 août 1917. En tant que ministre des Affaires étrangères, il prend part au Kronrat, des discussions qui ont lieu en juillet 1914, avec l'empereur Guillaume II et le chancelier Theobald von Bethmann-Hollweg, au cours desquelles la décision est prise de soutenir l'Autriche-Hongrie après l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche à Sarajevo. En tant que ministre des Affaires étrangères, il doit également commenter l'exécution d'Edith Cavell par un peloton d'exécution le 12 octobre 1915. Il affirme que c'est une terrible chose de devoir exécuter une femme, mais qu'il faut faire attention aux conséquences si un État, particulièrement un État en guerre, ne punit pas les femmes après qu'elles ont commis des crimes destinés à porter atteinte à la sûreté de ses armées. En mars 1917, dans la perspective d'une disparition imminente du front russe, il entreprend de promouvoir son opération Paix à l'Est auprès des Russes. Cette proposition est de la plus haute importance pour l'Allemagne à cette époque. Cette proposition est acceptée par les Russes et permet de libérer les armées allemandes du front est et de les transférer sur le front ouest. Fin juin 1917, il permet de faire avancer les négociations de paix. Avec le chancelier Bethmann-Hollweg, ils proposent leurs projets au futur pape Pie XII : il n'y aura pas d'annexions de territoires, pas de déplacements de frontières avec la Russie, la Pologne restera un État indépendant, toutes les zones occupées en France et en Belgique seront évacuées, et la Lorraine sera restituée à la France. La seule contrepartie serait la restitution de toutes ses anciennes colonies à l'Allemagne. Le 06 août 1917, il démissionne de son poste de ministre des Affaires étrangères suite à ce télégramme, intercepté par les services britanniques, donne l'instruction à l'ambassadeur de se mettre en contact avec le gouvernement mexicain et de lui proposer une alliance contre les États-Unis qu'il a envoyée le 16 janvier 1917 à l'ambassadeur allemand au Mexique.

Ministre des Affaires étrangères 1916-1917



Richard von Kühlmann

Ministre - Minister

Richard Kühlmann, né le 03 mai 1873 à Constantinople en Turquie et mort le 16 février 1948 à Ohlstadt en Allemagne, est un diplomate allemand qui entre en service en 1899 tout d'abord affecté comme secrétaire de légation à l'ambassade d'Allemagne à Saint-Pétersbourg, puis va à la légation allemande à Téhéran. C'est à Téhéran qu'il constate déjà le rapprochement progressif entre le Royaume-Uni et l'Empire russe. En 1908, il est nommé conseiller d'ambassade à Londres, où il reste en fonctions jusqu'à l'éclatement de la Grande Guerre. En octobre 1916, il est envoyé comme ambassadeur à Constantinople jusqu'au 04 août 1917. Du 05 août 1917 au 09 juillet 1918, il exerce les fonctions de secrétaire d'État aux Affaires étrangères, et négocie pour le gouvernement civil du Reich la paix séparée avec l’Ukraine contre des approvisionnements, en marge du traité de paix avec la Russie bolchevique, à Brest-Litovsk. En juin 1918, Richard Kühlmann, partisan d'une paix de compromis, essaie de provoquer des négociations secrètes avec Sir William Tyrrell aux Pays-Bas, pour préparer une fin supportable à une guerre qu'il n'estime plus devoir être victorieuse. L'empereur Guillaume II, qui a d'abord accueilli l'idée avec bienveillance, la rejette sous la pression du haut état-major. Après un discours au Reichstag le 24 juin 1918, où il exprime prudemment ses doutes sur une victoire purement militaire et fait allusion à un compromis avec le Royaume-Uni par voie de négociation, le haut état-major exige sa démission.

Ambassadeur allemand en Turquie 1916-1917
Secrétaire d'État aux Affaires étrangères 1917-1918

Erich von Falkenhayen

Ministre - Minister

Erich Georg Anton von Falkenhayn, né le 11 septembre 1861 à Burg Belchau en Allemagne et mort le 08 avril 1922 à Potsdam en Allemagne, est un officier prussien qui obtient le grade de generalmajor dès le 22 avril 1912. L'empereur Guillaume II le choisit comme ministre de la Guerre du royaume de Prusse, fonction qu'il exerce du 07 juillet 1913 au 20 janvier 1915. Il obtient le grade de Generalleutnant dès sa nomination. Durant son mandat et à partir de la mobilisation générale de l'armée allemande en août 1914, il est intégré à l'Oberste Heeresleitung accompagnant l'empereur d'abord à Coblence en août 1914 puis à Luxembourg en septembre 1914. Dès le 10 août 1914, le chef du cabinet militaire, le général von Lyncker, annonce à Erich von Falkenhayn, qu'« au cas où Moltke s'effondrait, il devrait prendre ses fonctions ». Le 13 septembre 1914, suite à la bataille de la Marne, le général Lyncker insiste auprès de l'empereur Guillaume II pour remplacer Moltke par Falkenhayn. Le lendemain, le 14 septembre 1914, le général Lyncker informe Moltke de la décision impériale. Moltke reste temporairement en poste, mais est écarté de l'État-Major. Falkenhayn prend finalement la fonction de chef de l'État-Major de l'Armée en campagne le 03 novembre 1914. Désormais à la tête à la fois de l'État-Major et de l'administration militaire, il lance immédiatement de nouvelles opérations sur son aile droite, en essayant d'envelopper par le nord-ouest l'aile française, ce qui mène à la course à la mer entre septembre et octobre 1914. Il occupe ce poste jusqu'au 29 août 1916.

Ministre de la Guerre 1913-1915
Chef d'état-major 1914-1916



Claus von Below-Saleske

Ambassadeur - Botschafter

Konrad Alexander Konrad Claus von Below-Saleske, né le 08 avril 1866 à Saleske en Pologne et mort le 14 août 1939 à Berlin en Allemagne, est un diplomate allemand qui travaille au consulat général du Caire puis à l'ambassade de Constantinople en tant que secrétaire de légation entre 1894 et 1896. En 1898, il est employé à l'ambassade de Madrid et en 1899 à la légation de Stockholm. À l'époque de la révolte des Boxers, il est conseiller de légation et chargé d'affaires à Pékin, puis à Vienne, Lisbonne, Athènes et Constantinople. En 1908, il est consul général à Calcutta. En 1913, il devient ambassadeur en Belgique. Le 02 août 1914, il présente, au ministère des Affaires étrangères de Belgique, une note verbale dans laquelle l'empire allemand estime que la France a l'intention de poursuivre l'Allemagne sur le territoire belge. Pour cette raison, le soir du 02 août 1914, le chef du Grand État-Major général, le Generaloberst von Moltke, demande si l'Allemagne serait autorisée à passer librement en Belgique en cas de « guerre imminente contre la France et la Russie ». En 1915, il devient délégué à Tilsit. En 1917, il est transféré à Bucarest où il est à nouveau délégué jusqu'à la fin de la Grande Guerre.

Ambassadeur allemand en Belgique 1913-1914
Délégué à Tilsit 1915-1917
Délégué à Bucarest 1917-1918

Karl Max von Lichnowsky

Ambassadeur - Botschafter

Le prince Karl Max von Lichnowsky, né le 08 mars 1860 à Krzyżanowice en Pologne et mort le 27 février 1928 à Berlin en Allemagne, est un diplomate allemand qui est ambassadeur en Grande-Bretagne entre 1912 et 1914. Durant son mandat, il fait preuve d'une étonnante lucidité au moment de la crise de juillet 1914. Ainsi, il met en garde tout de suite le Chancelier, puis l'empereur Guillaume II des efforts de l'Allemagne pour provoquer une guerre austro-serbe, arguant que la Grande-Bretagne interviendra aux côtés de la France et de la Russie. Le 25 juillet 1914, il supplie Guillaume II d'accepter la médiation proposée par Edward Grey, Secrétaire d'état au Foreign Office. Le 27 juillet 1914, il prophétise que le IIe Reich ne pourra pas gagner la guerre et celle-ci sera la plus grande catastrophe que le monde connaîtra. Dans ses mémoires, il regrette l'alliance entre l'Allemagne et l'Autriche parce qu'elle a entraîné le IIe Reich dans une guerre des Balkans. Il relate la responsabilité de l'Allemagne dans le déclenchement de la guerre ce qui fera l'objet d'une violente polémique. Lors du procès de l'Allemagne d'après-guerre, les Alliés se serviront de ses mémoires pour faire porter au IIe Reich la responsabilité de la guerre, au moment de la signature du Traité de Versailles.

Ambassadeur allemand en Grande-Bretagne 1912-1914



Wilhelm von Schoen

Ambassadeur - Botschafter

Le baron Wilhelm Eduard von Schoen, né le 03 juin 1851 à Worms en Allemagne et mort le 24 avril 1933 à Berchtesgaden en Allemagne, est un diplomate allemand qui commence sa carrière comme conseiller à l'ambassade de Paris de 1888 à 1895. Quelques mois après le dimanche rouge du 22 janvier 1905, il devient ambassadeur à Saint-Pétersbourg. Il occupe ce poste jusqu'au 26 octobre 1907. En juin 1910, il est transféré et devient ambassadeur à Paris. Le 31 juillet 1914, il adresse au président du Conseil, René Viviani, un ultimatum en provenance du chancelier Theobald von Bethmann-Hollweg selon lequel la France a 18 heures pour annoncer sa neutralité dans le conflit entre l'Allemagne et la Russie. Il a pour mission de s'assurer le refus de la France et, pour y parvenir, a la possibilité d'exiger la remise des forteresses de Toul et Verdun comme gage de neutralité. La France ne répond pas à cet ultimatum. Du coup, il quitte son poste le 04 août 1914 après avoir remis à René Viviani une dépêche selon laquelle le gouvernement allemand se considérait en état de guerre avec la France si celle-ci ne restait pas neutre.

Ambassadeur allemand en France 1910-1914

Paul von Hintze

Ambassadeur - Botschafter

Paul von Hintze, né le 13 février 1864 à Schwedt-sur-Oder en Allemagne et mort le 18 août 1941 à Merano en Italie, est un officier de marine et un diplomate allemand qui est tour à tour diplomate à Mexico de 1911 à 1914, puis en Chine de 1915 à 1917 et en Norvège de 1917 à 1918. Il est ensuite secrétaire d'État aux Affaires étrangères de l'Empire allemand du 09 juillet au 03 octobre 1918. Il participe à l'élaboration des traités signés par le IIe Reich entre juillet en octobre 1918. Cependant, son concours ne constitue pas un frein aux ambitions démesurées des pangermanistes et des militaires allemands dont il est proche. Lors de la conférence du 14 août 1918, il reçoit la consigne de préparer la paix avec les Alliés. Peu informé de l'ampleur de la gravité de la situation militaire allemande, il fait parvenir une note aux États-Unis insistant sur la conclusion d'une paix aux clauses satisfaisantes pour le Reich. Cependant, lors des négociations avec la Russie, il se distingue rapidement des militaires, préférant un contrôle indirect sur la Russie. Ainsi, par sa politique, il joue un rôle important dans l'élaboration du traité de Berlin, signé le 27 août 1918 avec la Russie bolchevique. À partir de la fin du mois de septembre 1918, devenu adjoint d'Erich Ludendorff, il prend conscience de la situation militaire dramatique. Du coup, le 29 septembre 1918 à Spa, il se trouve dans l'obligation d'accepter la défaite et de préparer la fin du conflit. Il suggère ainsi un scénario de sortie de conflit en constituant un gouvernement plus libéral, appuyé sur le Reichstag et présidé par le prince Maximilien de Bade. En octobre 1918, il sert de relais entre l'armée de l'Ouest d'Erich Ludendorff et le Reichstag, pour la conclusion de l'armistice.

Ambassadeur allemand au Mexique 1911-1914
Ambassadeur allemand en Chine 1914-1915
Ambassadeur allemand en Norvège 1915-1918



Heinrich von Eckardt

Ambassadeur - Botschafter

Heinrich von Eckardt, né le 20 juillet 1861 à Riga en Lettonie et mort le 03 mars 1944 à Leon au Mexique, est membre du service diplomatique allemand à Istanbul de 1886 à 1899. Il est ensuite affecté à Téhéran, Belgrade, Athènes, La Havane et Cetinje. Au début du conflit, il est envoyé comme ambassadeur au Mexique où le président mexicain, Victoriano Huerta, pro-allemand, vient d'être remplacé par Venustiano Carranza qui est plutôt défavorable aux Allemands. Malgré de nombreuses tentatives, il n'arrive pas à faire changer d'avis le nouveau président mexicain. Il est aussi connu pour être le destinataire du télégramme Zimmermann. Dans ce télégramme, il reçoit l'ordre d'approcher le nouveau président Venustiano Carranza et de lui proposer de former une alliance avec l'Allemagne, de se joindre à l'Allemagne si celle-ci devait abandonner sa neutralité vis-à-vis des États-Unis d'Amérique, et de persuader l'empire du Japon de les aider. Il exécute l'ordre reçu, fait la proposition au président mexicain qui refuse de se mêler au conflit mondial.

Ambassadeur allemand au Mexique 1915-1918

Heinrich von Tschirschky

Ambassadeur - Botschafter

Le comte Heinrich Leonhard von Tschirschky und Bögendorff, né le 15 juillet 1858 à Hosterwitz en Allemagne et mort le 15 novembre 1916 à Vienne en Autriche, est un ministre allemand résident au Luxembourg en 1900. Il rencontre souvent l'empereur Guillaume II à partir de 1900 et l'accompagne dans ses voyages. Il est ensuite nommé secrétaire d'État des Affaires étrangères, du 17 janvier 1906 au 08 octobre 1907. Il devient ensuite l'ambassadeur de l'Empire allemand à Vienne. Il prend part, le 13 décembre 1913, aux discussions des alliés de la Triplice sur l'éventualité de la guerre. Il partage, avec le chef de l'état-major austro-hongrois, le maréchal Conrad von Hötzendorf, le point de vue selon lequel la situation a empiré pour la Triplice face à la Triple-Entente. Au moment de la crise de juillet, il convainc le ministre austro-hongrois des Affaires étrangères, le comte Berchtold, d'attaquer le royaume de Serbie.

Ambassadeur allemand en Autriche-Hongrie 1913-1916





Friedrich Pourtalès

Ambassadeur - Botschafter

Friedrich Pourtalès, né le 24 octobre 1853 à Oberhofen en Suisse et mort le 03 mai 1928 à Bad Naueim en Allemagne, est un diplomate allemand qui commence sa carrière comme ministre prussien du royaume de Bavière. En 1907, il devient ambassadeur auprès l'empire russe à Saint-Pétersbourg. Il est impliqué dans la crise de juillet 1914. Le 19 juillet 1914, il remet la déclaration de guerre de l'Allemagne au ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Sazonov. Ensuite, il quitte la Russie et revient en Allemagne où il devient conseiller du ministre des Affaires étrangères.

Ambassadeur allemand en Russie 1907-1914

Paul von Wolff-Metternich

Ambassadeur - Botschafter

Paul von Wolff-Metternich zur Gracht, né le 05 décembre 1853 à Bonn en Allemagne et mort le 29 novembre 1934 à Heppingen en Allemagne, est un diplomate allemand. Il est tout d'abord ambassadeur à Londres entre 1903 et 1912. Il est ensuite ambassadeur à Constantinople entre 1915 et 1916. Durant son mandat, il joue un rôle important dans la dénonciation du génocide arménien qui amène à son renvoi en Allemagne par le gouvernement turc.

Ambassadeur allemand en Grande-Bretagne 1903-1912
Ambassadeur allemand en Turquie 1915-1916




Wilhelm Wassmuss

Ambassadeur - Botschafter

Wilhelm Wassmuss, né le 14 février 1880 à Ohlendorf en Allemagne et mort le 29 novembre 1931 à Berlin en Allemagne est un diplomate allemand qui est affecté au consulat allemand dans la ville portuaire perse de Bushehr au bord du golfe Persique en 1909. En 1910, il est envoyé sur l'île de Madagascar où il étudie les peuples du désert jusqu'en 1913. En prévision d'une possible guerre, il est renvoyé à Bushehr dès 1913. Grâce à ces connaissances des peuples du désert, il tente de rallier les peuples iraniens prisonniers d'un pays divisé en 3 parties, dont une partie russe, une partie britannique et la dernière partie dite neutre. Bien qu'il ne possède aucune formation d'espion, il devient l'un des premiers agents secrets qui travaillent dans un pays étranger en vue d'obtenir des actions et des résultats. Pour parvenir à ses fins, il arrive à convaincre Berlin de lui envoyer une grande quantité d'or destiné à financer des guérillas contre les intérêts britanniques. Il est connu sous le nom de "Wassmuss of Persia".

Ambassadeur allemand en Égypte 1914
Consul en Iran 1915-1918


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